C’est inscrit dans le COP : diminution de la masse salariale et limitation à 2% de la progression annuelle de la RMPP (Rémunération Moyenne des Personnes en Place).
Comme l’an dernier, et l’année d’avant, la négociation salariale se limite aux modalités de répartition de ces 2% : augmentations générales ou individuelles, coup de pouce pour les débuts de carrière, augmentation des primes et minima, revalorisation des salaires des doctorants, primes vélo, monétisation de jours CET…
On se croirait au marché à déambuler entre les étals avec un billet de 20€ dans le porte-monnaie alors qu’il faut faire les courses pour la semaine !
Pour la CGT, une bonne politique salariale est constituée de deux volets :
– le maintien du pouvoir d’achat par des augmentations générales (AG) à hauteur de l’augmentation du coût de la vie,
– des augmentations individuelles (AI) assurant au minimum un doublement de salaire sur la carrière (soit 1,75% par an).
Pour mémoire, l’inflation est de 1,8% pour 2018, contre 1% en 2017, et 0,2% en 2016. Avec un plafond de 2% d’augmentation pour la politique salariale 2019, l’exercice est impossible. Entre assurer un maintien du pouvoir d’achat, récompenser l’effort individuel du per-sonnel et les progressions de carrière, il y a des choix à faire. Celui de la Direction de l’ONERA était fait dès le départ : tout en AI, pour une politique salariale unique au mérite. Elle ne veut pas entendre parler d’augmentations générales. Les Organisations Syndicales ont alors avancé d’autres modalités, certaines proposant des valeurs planchers fixes en Euros à l’intérieur des AI. Le choix entre des augmentations en pourcentage ou en somme fixe n’est pas sans incidence sur le long terme. Une somme fixe donne un coup de pouce aux plus bas salaires, au détriment des salaires plus élevés, dans un souci de solidarité, mais pénalise finalement l’ensemble de la grille de salaires (voir l’argumentation au verso de ce tract).
N’oublions pas pour autant le fait que l’ONERA peine à recruter des jeunes en raison de salaires d’embauche trop bas et peine à conserver ceux qui ambitionnent de poursuivre une carrière reconnue et valorisée. Ajoutons à cela, les problèmes rencontrés au quotidien en matière de conditions et de charges de travail, sources de stress et de démotivation.
La réorganisation de l’ONERA en 2018 a fait beau-coup de dégâts et a créé de nombreux points de tensions aggravés par des équipes en sous-effectif. Les départs à la retraite ne sont remplacés qu’à raison d’un départ sur trois (page 44 du COP).
Devant ces difficultés flagrantes et sous la pression des Organisations Syndicales, la Direction a engagé une démarche auprès de la DGA pour desserrer l’étau de la contrainte budgétaire. Pour le secrétaire général, l’ONERA est dans une stratégie pour augmenter son attractivité (il serait temps !…) mais rien n’est dit sur le montant et l’affectation de ce budget supplémentaire sauf à préciser qu’une partie sera utilisée pour la négo-ciation du temps de travail (!!!).
Les propositions de la CGT
Dès le début des négociations sur la politique salariale, nous avons dénoncé la contrainte des 2% qui permet tout juste de compenser les 1,8% d’inflation et avons réclamé un budget supplémentaire pour des AI permettant une véritable reconnaissance de la compé-tence de chacun. C’est pourquoi, la CGT a souhaité remettre en place en priorité des augmentations générales. Nos revendications ont été les suivantes :
– 1,8% en AG pour tous, y compris l’allocation des doctorants
– Revalorisation des primes et minima de 1,8%
– prime semestrielles pour tous (doctorants)
– mesures jeunes de 3,2% pour les moins de 35 ans et 2,6% pour les max 10 ans d’ancienneté
– remises à niveaux pour les salariés concernés afin de ne plus avoir recours aux apurements
– inscrire dans l’accord la demande formelle d’un budget supplémentaire pour des AI et ses modalités d’affectation.
Pour la CGT, le compte n’y est pas
Pas de dynamique salariale = Pas de dynamique au travail…
Toujours pas de reconnaissance pour l’ensemble du personnel !
Il est temps de retrouver une politique salariale digne et collective